Le cheminement normal d’un deuil

Les éléments présentés ci-dessous sont des états de deuil que peut vivre normalement une personne. Ce ne sont pas des « étapes » puisqu’il ne s’agit pas d’éléments vécus en séquence, mais souvent vécus d’arrière en avant et inversement. Comme la mer, le deuil peut nous faire vivre des moments de très grosses vagues, puis revenir graduellement au calme pour s’agiter de nouveau ensuite. Pendant leur deuil, certaines personnes se sentent parfois coupables de vivre une bonne soirée entre amis, rire et s’amuser. Si ça vous arrive, dites-vous que c’est un moment d’accalmie sur votre mer de deuil et profitez-en.

La meilleure façon de progresser dans votre deuil est d’extérioriser votre peine : parler, pleurer, écrire, crier, bref il faut permettre à votre souffrance de sortir. Pour reprendre l’analogie de la mer, plus vous extérioriserez votre peine moins les vagues (vos émotions) seront hautes et plus elles seront espacées.

La première phase

La séparation

La perte d’un être cher provoque une coupure, une amputation de soi. La profondeur de cette blessure dépend du degré d’attachement que l’on vivait avec cette personne. C’est une blessure psychologique réelle qu’il faut prendre le temps de soigner.

Réactions de la personne endeuillée

La résistance

On ne veut pas croire à la mort de l’être cher.
Cette résistance déclenche les mécanismes de défense suivants :

  • l’état de choc
  • la négation
  • la substitution (par une autre personne, par exemple)

D’autres formes de résistance peuvent aussi survenir :

  • l’hyperactivité
  • la recherche d’un coupable de la mort
  • le contrôle des émotions

Ces mécanismes de défense protègent la personne contre le choc qu’elle vit.

L’expression des émotions

  • L’anxiété, la peur
  • L’impuissance
  • La culpabilité
  • La colère, la révolte
  • La peine, la souffrance, la déchirure
  • Le sentiment d’abandon
  • Le sentiment de rejet
  • Le sentiment d’indifférence
  • Le sentiment de libération
  • La perte du dernier espoir (la « grande braille »)

Le rôle des émotions : les émotions jouent un rôle de purification. Les liens avec la personne décédée sont en train de fondre.

La coupure

Poser des gestes qui permettent de réaliser que la personne est partie :

  • disposer de ses choses
  • disposer de ses cendre

     

    La deuxième phase

    La période d’entre-deux
    On est pas encore guéri. Cependant, on commence à prendre de la distance par rapport à l’événement et à se poser la question-clé :
    Quel est le sens de cette épreuve?

  • Le sens de la perte
  • Le sens de la vie
  • Le sens de la mort
  • Le sens de mon identité
  • Le sens de la continuité de la vie

    Les états à clarifier pendant cette période :

  • Le sens de la perte
  • Le pardon / la décision de ne pas pardonner
  • La phase du laisser partir

    La troisième phase

    La période d’un nouveau départ dans la vie

    Pendant cette période, le temps est arrivé de passer à l’acte, c’est-à-dire de réorienter sa vie. Les questions qui surgissent alors sont les suivantes :

  • Qu’est que je veux devenir?
  • Qu’est-ce que je veux réaliser?

    Les étapes à franchir pendant cette période :

  • L’héritage
  • La célébration

    L’héritage est une étape très importante à franchir. Elle consiste à réclamer ce qu’on a aimé chez l’être cher, à récupérer ce qu’on a recherché et admiré chez lui pour le rendre actuel en soi. En fait, si on recherchait ces qualités dans l’autre, c’est qu’on les possédait déjà. Elles sont la récolte de ce qu’on a semé tout au long de notre relation.

    Voici une vidéo sur les pères en deuil de pertes périnatales par la Chaire de recherche du Canada sur la santé psychosociale des familles de l’UQO à Gatineau.